L'œuvre du mois de septembre est présentée par Sarah H., chargée de communication au service Musées-Patrimoines.
Face à cette œuvre de Thérèse Clément, l’invitation au voyage du musée des Beaux-arts de Brest prend tout son sens. L’espace d’un instant, me voilà qui quitte Brest en direction de la « ville rouge », chef-lieu de la plaine marocaine du Haouz.
Debout sur la pierre ocre, la ville me fait face.
Mon regard se porte d’abord sur l’horizon où les montagnes de l’Atlas se dessinent. Des reflets violacés se détachent du ciel bleu et confèrent à ces monts rocheux une force spontanée. J’imagine aisément son rôle protecteur et nourricier dans l’expansion de la cité.
Dans un second temps, les détails architecturaux me happent. J’admire les minarets qui surplombent la médina. En tendant l’oreille, j’entends presque l’appel des muezzins. Je devine les riads aux toits rosés de la ville, ses places, ses mosquées et ses écrins de verdure. Pour entrer dans Marrakech, une porte vient ébrécher « la muraille rose ». Les silhouettes au premier plan fourmillent. Le paysage est plein de vie. J’imagine me faufiler parmi ces foules et rêve de moments partagés autour d’un thé à la menthe, protégée du soleil ardent sous la tente d’un Marrakchi.
Le soleil donne une force vive à ce tableau. Les contrastes forts et la chaleur des couleurs me rappellent l’effervescence de la vieille ville, sa convivialité, ses odeurs et ses bruits. Je me remémore certains instants d’enfance à arpenter naïvement cette ville monumentale, à explorer la médina, guidée par mon père et ses souvenirs, heureux et fier de pouvoir me transmettre une part de son histoire.
De retour à Brest, je ne peux qu’admirer la prouesse de cette femme artiste du 20e siècle et son regard occidental et sensible sur ce paysage du Maghreb.