Ce mois-ci, Mégane Adam, qui travaille en ce moment dans les réserves à l'inventaire des collections extra-occidentales, nous propose de découvrir des raquettes à neige originaires du Canada, en bois et peau d’orignal.
Je vous emmène outre-Atlantique à la découverte d’un outil de transport indispensable aux peuples d’Amérique du Nord pour se nourrir, se déplacer et communiquer ! Une phrase tirée de la tradition indienne d’Amérique nous rappelle que « L’homme blanc a toujours tenté de déplacer la neige ou de la contourner alors que l’Indien a toujours cherché le meilleur moyen pour marcher dessus et vivre en harmonie avec la nature ».
Ces raquettes en forme de feuille proviennent des régions Nord de l’Amérique (Canada, Alaska) et sont représentatives du peuple Huron. Fortement répandues le long du fleuve Saint-Laurent et vers l’Est des Etats-Unis, on les trouve aussi aux pieds des européens installés dans ces régions. D’abord étonnés par ce moyen de déplacement, ils l’adoptent rapidement et forment des clubs de raquetteurs.
Ces raquettes sont souvent réalisées par les femmes et ce savoir-faire s’est largement répandu au fil des siècles. C’est le tressage, réalisé avec des lanières de peau d’orignal qui assure aux hommes adhérence et flottaison.
Conservée au Smithsosian American Art Museum, La danse de la raquette illustre bien l'usage des raquettes à neige. Il s'agit d'une œuvre réalisée vers 1865 par George Catlin, peintre américain qui a vécu avec les Amérindiens et s’est attaché à conserver des traces de leurs coutumes. Ici, un groupe d’Indiens d’Amérique du Nord réalise une danse pour remercier le Grand Esprit pour les premières neiges et les raquettes qui leur permettent de chasser le gibier.