Ce mois-ci, c'est Thierry Cabel, chargé du récolement des collections, qui vous fait découvrir un objet insolite découvert dans les réserves du musée !
Au cours de ma mission de récolement des objets provenant de Chine et du Japon, j’ai été stupéfait de voir le travail effectué sur un si petit objet – un noyau de pêche –, généralement destiné au rebut.
La sculpture sur noyaux fait son apparition durant la dynastie Song (960-1279) en Chine. Il était commun à cette époque pour la classe aisée de porter des bijoux réalisés à base de noix et noyaux (bracelets, décorations suspendues).
Cet art populaire traditionnel chinois consiste à créer de délicates sculptures sur toutes sortes de noyaux (pêches, olives ou noix). Les noyaux de pêche sont les matériaux les plus populaires. Après avoir été sculptés, on passe un fil au travers afin de les porter autour du cou, dans le but d’exorciser les mauvais esprits.
Les sujets de prédilection des sculpteurs sur noyaux sont les personnages, les ustensiles, ou encore les bateaux. Cette sculpture en forme de jonque représente des personnages que l’on aperçoit assis aux fenêtres, ainsi que des inscriptions chinoises peintes sur la coque.
La taille réduite du support, l’irrégularité de la surface et la rigidité de l’objet requièrent de l’artiste une grande dextérité, beaucoup de patience et des outils adaptés.