L'œuvre du mois de novembre est présentée par Tiphaine Aubin, qui travaille en ce moment dans les réserves à l'inventaire des collections extra-occidentales.
J'ai choisi de vous faire découvrir aujourd’hui un objet rare, un livre de prières tibétain du 19e siècle. Ce manuscrit bouddhique est écrit en alphasyllabaire tibétain, une forme d’écriture cursive basée sur le son des mots, créée au 7e siècle et inspirée du système de l’écriture indienne (le brahmi).
Les livres de prières contiennent généralement des mantras, des « instruments de pensée » constitués de syllabes sacrées dotées d’un pouvoir spirituel. Ils sont récités à voix haute ou basse un grand nombre de fois au cours de la méditation bouddhique : « Om mani padme hum », étant l'un des plus connus et prononcé au début de toute récitation sacrée par les bouddhistes tibétains. Il peut éventuellement se traduire par « Le joyau du lotus », mais il a été interprété de nombreuses façons ce qui rend presque impossible sa traduction exacte ; on l’utilise pour invoquer l’expression de la compassion ou la bienveillance de Bouddha. Chaque syllabe a sa signification. Par exemple, le mantra monosyllabique « om » constitue le symbole sonore de l'absolu et de la pureté de l’esprit.
Ce petit livre de prières est formé de plusieurs feuillets rectangulaires écrits recto-verso et assemblés par un simple fil de coton. Chaque page est soigneusement percée d’une cordelette colorée et nouée servant à tourner les pages. Dans les marges, des encadrements et des décors géométriques sont directement peints à la main.