Claude Jean-Baptiste Jallier de Savault, Projet de place Louis XVI à Brest

Mise à jour le 25/05/2023

Ce mois-ci, c'est au tour de Claire Tracou, chargée des expositions temporaires patrimoniales, de nous présenter une œuvre issue des collections du musée des Beaux-Arts !

Claude Jean-Baptiste JALLIER de SAVAULT, Projet de place Louis XVI à Brest, fin 18e siècle, aquarelle et encre sur papier, collection du musée des Beaux-Arts de Brest
Claude Jean-Baptiste JALLIER de SAVAULT, Projet de place Louis XVI à Brest, fin 18e siècle, aquarelle et encre sur papier, collection du musée des Beaux-Arts de Brest - ©Musée des Beaux-Arts de Brest métropole

Voilà un projet surprenant pour nos yeux d’aujourd’hui : détruire en partie le château de Brest pour aménager une place royale, en belvédère sur la Penfeld. 

Ce projet a été longuement réfléchi à la fin du 18e siècle. Dans les années 1780, l’architecte Jallier de Savault en a dressé les projections, dont ce plan aquarellé très précis : Projet de place Louis XVI à Brest. Cette proposition d’aménagement ne peut s’appréhender qu’avec le contexte de l’époque. Le château était alors considéré comme une vieille forteresse obsolète. Il était affirmé qu’une place royale répondrait davantage aux enjeux de l’arsenal brestois.

Jugé finalement incompatible avec les installations de la Marine, ce projet a été abandonné en 1788, peu de temps avant la Révolution française. Sans cette décision de l'administration royale, le château - classé monument historique depuis 1923 - présenterait aujourd’hui aux publics un autre visage. Ce projet souligne le côté évolutif de la notion de patrimoine à travers les époques et les enjeux sociétaux.

J’ai découvert ce projet en 2018 en travaillant sur l’exposition temporaire « Au fil de la Penfeld, rêver la ville ». Nous y avons présenté de grands projets du passé, restés sans aboutissement, des sortes d’utopies urbaines. Cette œuvre a rejoint par la suite le parcours permanent du musée des Beaux-Arts, permettant aux visiteurs de découvrir cette histoire.