Pour le mois d’août, Enora Le Niliot, qui a effectué un stage au musée cet été nous présente une œuvre de Marcelle Louchansky, Moby-Dick.
En travaillant sur le contenu des visites guidées proposées aux publics lors de mon stage au musée des Beaux-Arts, j’ai été happée par la riche collection d’art moderne, qui rassemble des œuvres des 20e et 21e siècles.
C’est le cas de l’huile sur toile de Marcelle Loubchansky, intitulée Moby-Dick et qui porte une énergie picturale puissante, en faisant émerger dans la galerie d’exposition une imposante masse bleue, rehaussée de tonalités vertes. Cette artiste fait donc référence au célèbre roman d’Herman Melville racontant l’histoire des cachalots traqués par l’homme au 19e siècle. Connu de toutes les mers et océans du monde, le cachalot est une espèce vulnérable qu’il faut continuer de protéger. De ce point de vue, Marcelle Loubchansky a pu, par sa toile, me rendre sensible à cet environnement abyssal renfermant autant de trésors que de mystères.
L’évocation d’un animal blessé n’est pas sans rappeler la vie menée par Marcelle Loubchansky alors qu’elle doit quitter Paris en pleine Seconde Guerre mondiale. Artiste de l’abstraction lyrique, elle donne à voir par une expression directe et sincère, une touche de peinture rouge symbolisant peut-être ses propres blessures, à travers celles d’un cétacé fascinant mais menacé.
Ce lien qu’expérimente l’artiste avec la biodiversité qui l’entoure m’a particulièrement touché et pose, de mon point de vue, la question des relations qu’entretient l’homme avec le vivant.
Connue pour ses grandes plages de couleurs ponctuées de zones claires et obscures, Marcelle Loubchansky recherche, dès les années 1960 et grâce à des œuvres fondées sur la sensation et la matière, une forme de communion avec la nature.