Raphaël Collin, Portrait de Madame Dreyfus

Mise à jour le 25/05/2023

Ce portrait de la femme d’un riche banquier parisien est à mi-chemin entre le portrait d’apparat et le portrait intime.

 Raphaël COLLIN, Portrait de Madame Dreyfus, 1891, huile sur toile, collection musée des Beaux-Arts de Brest
Raphaël COLLIN, Portrait de Madame Dreyfus, 1891, huile sur toile, collection musée des Beaux-Arts de Brest - ©Musée des Beaux-Arts de Brest métropole

Vêtue d’une robe de bal en faille noire aux épaulettes de soie mauve, Madame Dreyfus est représentée dans son intérieur, dans une pose détendue. L’absence de tout bijou – hormis une petite bague de type marquise à l’annulaire gauche – peut surprendre, mais témoigne peut-être d’un deuil.

Afin de mettre en valeur le portrait, la pièce est représentée de façon assez allusive, mais certains détails retiennent néanmoins l’attention : le coussin jaune et bleu à rinceaux, la potiche, le plant de rhododendron, et surtout le paravent où l’on reconnaît une grue.

Tous ces éléments évoquent le Japonisme alors en vogue, que l’on retrouve dans les intérieurs bourgeois traditionnels aux côtés du mobilier de style Louis XV ou à d’un tableau de maître – on sait que les Dreyfus possédaient des tableaux hollandais et des œuvres contemporaines.

Élève de William Bougereau (1828-1905), Raphaël Collin intègre ensuite l’atelier d’Alexandre Cabanel (1823-1889), où il étudie aux côtés de Jules Bastien-Lepage (1848-1884) ou de Fernand Cormon (1854-1924). Portraitiste, il s’illustre aussi dans la réalisation de faïences et de peintures décoratives, ainsi que dans la représentation de nus de plein air.